Start-up : Doit-on forcément lever des fonds pour réussir ?

4 décembre 2022

Start-up : Doit-on forcément lever des fonds pour réussir ?

Par Sabah Kaddouri

Un peu plus tôt dans nos pages, nous avons évoqué cette course frénétique aux collectes de fonds. On serait presque tenté de croire que c’est l’unique baromètre pour jauger de la bonne santé d’une start-up, d’un bon concept. Alors, les levées de fonds, est-ce l’alpha et l’oméga ?

Ils n’écartent pas l’idée. Pour eux, c’est avant tout une histoire de timing et de feeling. Souvent, ils veulent commencer « petit » pour mieux grandir et se consolider. Derrière ce choix, la volonté aussi de rester maître à bord. Lever des fonds, n’est pas qu’une histoire de gros chèque, cela suppose en outre d’inviter d’autres personnes à sa table. « Je préfère me développer étape par étape en me focalisant sur un ou deux axes. Sans financement, c’est possible mais, bien évidemment, cela prend plus de temps. De quoi booster sa créativité ! », confie l’entrepreneure Naomé Schenk. La jeune vaudoise passionnée de lithothérapie, une approche holistique de la médecine s’appuyant sur le pouvoir curatif des cristaux et autres pierres semi-précieuses, rencontre un franc succès avec sa ligne de produits distribués dans les belles adresses. Sa marque NGOLD Switzerland maximise sur le Swiss made qui plaît tant aux étrangers.

La vaudoise Naomé Schenk rencontre un franc succès avec sa ligne de produits distribués dans les belles adresses

Naomé Schenk © Naomé Schenk

La stratégie de la femme d’affaires a aussi été de s’associer à des hôtels bien situés, bien fréquentés. Grâce à une clientèle internationale au fort pouvoir d’achat, NGOLD Switzerland profite d’un bon bouche à l’oreille impactant directement sa croissance. Naomé Schenk réinjecte chaque denier dans le développement de son entreprise tout en s’ouvrant à d’autres verticales. Animée par ce même esprit dédié au bien-être, elle a imaginé un masque de sommeil en soie, subtilement parfumé et contenant une pierre semi-précieuse. Un accessoire – présenté tel un écrin dans sa boîte – qui se destine à adoucir vos vols long-courriers. Toujours sans lever de fonds, la start-uppeuse continue à se faire un nom dans le microcosme du luxe.

D’autres ont choisi de passer des paliers via le crowdfunding, une méthode de financement participatif plébiscitée par les jeunes entrepreneurs aux finances limitées, mais ne manquant pas de suite dans les idées. En tant que porteuse de projet, la Vaudoise Sara Volpi a sollicité l’aide financière de particuliers à travers la plateforme suisse ‘Wemakeit’. Objectif : atteindre la somme de 10,000 CHF pour faire l’acquisition de nouveaux kits. La fondatrice de Fanny & Douve’s Dough, une entreprise artisanale de pâte à modeler, a déjà convaincu une communauté de fans séduit par ses pâtes à modeler originales qui sentent bon. « Rien de mieux que le crowdfunding pour éprouver son concept. Par ce biais, nous sommes sûrs de rencontrer l’adhésion de potentiels clients en leur soumettant en amont nos projets de développement. L’entreprise grandit de manière maîtrisée. », fait valoir Sara Volpi. Construire un business model autour de la recherche d’un équilibre économique, d’un modèle qui soit viable, s’épargner la présence d’actionnaires extérieurs requérant de dédier une partie de son temps à du reporting… Les startuppers énumèrent les nombreux avantages à se passer d’argent frais. Etre en recherche active d’investisseurs peut intervenir bien plus tard dans le parcours

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