Transformation des entreprises: Mise en application: Volet 1/4: La démarche qualité

5 mai 2021

Transformation des entreprises: Mise en application: Volet 1/4: La démarche qualité

Par Karim Keita

Introduction

La transformation d’entreprise peut s’appréhender à travers de nombreuses disciplines (conduite du changement, design thinking, restructuration…) et se concrétiser par conséquent sous différentes formes. Dans ce dernier chapitre de notre rubrique concernant le thème de la transformation d’entreprise, nous nous concentrerons sur 4 types ou leviers de transformation :

  • Le Management Qualité
  • La transformation digitale
  • La transition sociétale
  • La transition environnementale

Le Management Qualité est à l’origine même du phénomène de transformation, puisqu’il était destiné, à l’origine, à faciliter la restructuration des entreprises en difficulté. Sa capacité à aborder les structures sous forme de processus représentent un vecteur de transformation puissant et performant, applicable à toutes les situations et tous les types d’organisation.

La transformation digitale, elle, a bouleversé de nombreux marchés et de nombreuses pratiques professionnelles. Même si les entreprises tentent de la temporiser en espérant mieux l’apprivoiser, la révolution numérique continue sa marche en avant forcée, obligeant les acteurs économiques à continuellement s’adapter à des contextes en reconfiguration permanente.

La transition sociétale parait en comparaison moins déstabilisante : elle n’en est pas autant moins profonde, bien au contraire. Ce sont les mentalités, les modes de comportement, les cultures qu’elle impacte directement. L’effet est moins immédiat, mais plus structurant et plus durable à long terme. Enfin, la transition environnementale semble mettre tout le monde (sauf climato-sceptiques…) d’accord, et pourtant ses effets tardent à se manifester, malgré un militantisme de plus en plus médiatique. Elle pourrait pourtant être le facteur le plus décisif pour la transformation du monde.

Un principe fondamental du Management Qualité est l’approche processus, qui permet de décrire méthodiquement comment la valeur ajoutée est développée dans une organisation. Concrètement, on modélise et on ordonne les activités de l’entreprise, en identifiant, pour chaque processus, les flux entrants et sortants, les ressources consommées, les taches à réaliser.

Identifier les bons leviers de transformation des entreprises

Ce décryptage permet non seulement de repérer quels sont les processus les plus critiques ou les plus stratégiques pour l’organisation, mais aussi d’évaluer les paramètres influant sur ces processus, à savoir :

  • Les méthodes 
  • Les fournisseurs
  • Le personnel 
  • Le milieu de travail
  • Les moyens techniques
  • etc

Ces paramètres feront l’objet de contrôles et de mesures, grâce à la mise en place d’indicateurs de performance. Cette connaissance approfondie du fonctionnement organisationnel transversal de l’entreprise, orientée satisfaction client, permettra d’évaluer la performance ou la sous-performance des processus-clé et, surtout, donnera les moyens d’agir dessus comme leviers de transformation.

Cette transformation pourra s’inscrire dans une logique d’amélioration continue. Mais elle peut aussi se concrétiser par  une démarche de rupture conduisant à un changement profond dans l’organisation et à un reengineering de processus, voire un nouveau modèle d’organisation (cas des retournements ou restructurations d’entreprise).

Piloter la transformation

Au-delà de l’approche processus, le management Qualité permet également de piloter la transformation, en évaluant systématiquement les risques et opportunités qui y sont associés, en structurant la démarche de manière méthodologique et documentée, en benchmarkant les progrès réalisés par rapport à des standards universels (les fameuses normes ISO).

La culture analytique du management Qualité facilite d’autre part la prise de recul nécessaire pour coordonner de manière organisée et cohérente l’ensemble des acteurs et des actions de transformation. Les revues de Direction, qui auditent périodiquement les efforts et les résultats réalisés dans le cadre d’un projet de Qualité totale, sont notamment un moyen efficace pour s’assurer que le processus de transformation se déploie conformément aux objectifs prévus.

Enfin, le management Qualité garantit une capitalisation et une transmission du savoir, grâce à la génération de procédures, de règles Métier, d’évaluations d’impacts, qui joueront un rôle essentiel dans l’amélioration continue du processus de transformation. A une époque où bon nombre de baby-boomers partent à la retraite, il est vital que les processus de transformation qu’ils ont initiés ou auxquels ils ont contribué soient pérennisés. Comme il n’est pas certain que les jeunes générations qui vont les remplacer soient réceptives à leurs enseignements, c’est bien sur le knowledge management, dont le management Qualité constitue un pilier fondateur, que devront compter les organisations pour que le passage de relais se fasse dans les meilleures conditions.

Reengineering de processus

Par son approche incrémentale, la démarche Qualité s’inscrit dans la logique de l’amélioration continue. Mais elle peut également être plus radicale et impliquer une remise à plat totale des processus de l’entreprise. C’est le reengineering, qui nécessite de repartir d’une feuille blanche, en repensant le fonctionnement de l’organisation, de façon à ce qu’elle gagne en efficience.

Les domaines d’activité stratégiques seront priorisés, en fonction de leur seule contribution à la satisfaction des investisseurs. Ce sont eux qui concentreront la plus grande part de ressources (matière, main d’œuvre, méthodes….). Les processus impliqués dans ces domaines d’activité stratégiques seront qualifiés de critiques et polariseront les efforts d’ingénierie, qui consisteront à les réagencer et à les monitorer de manière à ce qu’ils deviennent résilients et performants.

C’est donc tout l’équilibre de l’organisation qui va être impacté, au détriment des activités peu rentables et des interactions peu contributrices à la création de valeur ajoutée. Des partenaires historiques seront sacrifiés, des ressources humaines seront écartées, des couples produits-marchés seront abandonnés : c’est le prix à payer pour retrouver la confiance des actionnaires…

Pour plus d’informations https://masoda.ch/

Retrouvez l’ensemble de nos articles Gestion d’Entreprise ici

 

Recommandé pour vous