Interview de Massimo De Luca, Directeur de NEB

14 avril 2012

Interview de Massimo De Luca, Directeur de NEB

Le Monde Economique Des gens passent une bonne partie de leur temps à l’intérieur d’un bâtiment (bureau, maison, école…) et l’OMS estime que 30% des immeubles dans le monde seraient affectés par le « Sick Building Syndrome » (SBS ou Syndrome des Bâtiments Malades). Quelles mesures de prévention NEB peut-il proposer pour lutter contre la contamination de l’air intérieur ?

Massimo De Luca Le monitoring. Il s’agit d’un prélèvement d’air ciblé soit pour les particules chimiques en suspension dans l’air soit pour les micro-organismes. Ensuite un accompagnement est prévu pour améliorer la situation si besoin est. Pour rester dans le même registre, mon bureau d’études propose également des diagnostics amiante et des contrôles de fibres d’amiante dans l’air.

Le Monde Economique L’une des attentions de NEB est de contribuer à l’amélioration du bien-être des particuliers comme des conditions de travail des professionnels dans l’environnement bâti. Comment se présente la situation des bâtiments en Suisse Romande ?

Massimo De Luca La situation dépend beaucoup de l’activité de l’entreprise, du nombre de collaborateurs, de l’ancienneté du bâtiment, du suivi de l’entretien des systèmes de ventilation et de climatisation. Dans l’ensemble la situation est bonne.

Le Monde Economique Au cours des dernières décennies, les mesures de conservation de l’énergie ont entraîné la construction de bâtiments étanches à l’air qui peuvent créer des problèmes liés à la qualité de l’air intérieur. Pensez-vous que la qualité de l’air intérieur constitue un enjeu pour notre santé?

Massimo De Luca Tout-à-fait et je suis même persuadé que cette préoccupation va devenir de plus en plus présente dans les mois à venir.

Le Monde Economique L’amiante, du fait de ses propriétés polyvalentes a été utilisé dans d’innombrables matériaux de construction. Aujourd’hui, on réalise que la libération et l’inhalation des fibres d’amiante représentent un danger. Comment peut-on procéder lors de la rénovation ou la démolition d’un bâtiment renfermant de l’amiante ?

Massimo De Luca En premier lieu faire appel à un expert qui va déterminer la présence ou non d’amiante dans les matériaux, une liste est d’ailleurs disponible sur le site de la suva et de l’association suisse des consultants en amiante. Ensuite, l’expert va déterminer le risque présent, ainsi que l’urgence de l’assainissement. En cas de découverte d’amiante, un appel d’offres d’entreprises de désamiantage va se faire, avec un suivi de chantier et finalement, un contrôle d’air pour s’assurer que le désamiantage a été bien fait.

Le Monde Economique Les systèmes de ventilation sont souvent réglés afin de réduire la quantité d’air frais qui entre et circule dans un bâtiment. Ce réglage a-t-elle une incidence sur la qualité de l’air intérieur d’un bâtiment ?

Massimo De Luca Bien sûr. La qualité d’un air intérieur dépend avant tout de son renouvellement. Plus l’air stagne, plus elle va se charger de particules plus ou moins nocives, maintenant, si la personne évoluant dans cet endroit y est sédentaire et qu’on utilise en plus des machines comme des imprimantes, photocopieurs ou des tours d’ordinateurs, il risque d’y avoir accumulation. La personne respirant ce « cocktail » va donc à plus ou moins long terme avec plus ou moins de récurrence souffrir de symptômes variant du léger maux de tête au nausées. Certaines de ces particules en suspension pourraient même perturber le système nerveux central en provoquant des pertes de concentration, de motivation, de combattivité, favoriser des dépressions ou provoquer plus facilement des burnout.

Interview réalisée par Thierry Dime

 

Recommandé pour vous