Qui va Dompter l’IA ? La Société Civile entre en Scène

23 juin 2025

Qui va Dompter l’IA ? La Société Civile entre en Scène

Par Cecilia Garcia Podoley

Chère Lectrice, cher Lecteur,

Avant vos – sans doute bien meritées – vacances d’été, je souhaitais partager avec vous un retour sur une événément unique organisé par ImpactIA en avril 2025 à Genève. Pour la première fois, des membres de la société civile se sont réunis pour discuter du type d’Intelligence Artificielle que nous, citoyen-ne.s, souhaitons voir utilisée par l’administration  publique .

Spoiler alert: une IA inclusive, respectueuse des droits fondamentaux, des principes démocratiques et de l’état de droit.

Nous avons travaillé pendant toute une journée en petits groups. Les échanges furent d’une grande richesse, les points de vue, très intéressants. L’énérgie, contagieuse et le désir d’avoir un réel impact irréfutable.

Voici les principaux enseignements que je retiens, en espérant qu’ils vous inciteront, vous aussi, à faire entendre votre voix  pour une IA véritablement au service de la démocratie et des droits humains.

“Pharmakon”

Lors de l’événement, Marc-Antoine Dilhac a posé une question fondamentale : l’IA est-elle un remède ou un poison ? En s’inspirant du concept de « pharmakon » de Platon, il a souligné que l’IA peut être à la fois bénéfique et nuisible, selon la manière dont elle est conçue et utilisée . Cette dualité souligne l’importance d’une réflexion éthique dès le départ.

Éthique et technologie

Un projet techniquement réalisable n’est pas toujours moralement acceptable. Cette idée a été au cœur des discussions, soulignant que la technologie doit être évaluée à travers le prisme de l’éthique. Ce n’est pas parce qu’une technique fonctionne qu’elle doit nécessairement être mise en œuvre. Cette réflexion est essentielle pour éviter les dérives potentielles de l’IA.

Éthique par la conception

Le concept d’« ethics by design » a occupé une place centrale dans les discussions, présenté comme une approche indispensable pour le développement responsable de l’Intelligence Artificielle. Il s’agit d’intégrer l’éthique dès les premières étapes, en veillant à ce que les objectifs, les moyens mis en œuvre et les résultats attendus soient conformes à des principes moraux clairs.

Diversité culturelle et valeurs éthiques

Si les grandes  valeurs éthiques sont globalement partagées, leur interprétation varie selon les cultures. Cette diversité doit être prise en compte dans le développement de l’IA afin de garantir qu’elle respecte les valeurs éthiques universelles tout en étant sensible aux contextes culturels spécifiques.

Importance de l’usage de l’IA

Ce qui compte le plus, ce n’est pas ce que l’IA est capable de faire, mais la manière dont elle est utilisée et dans quel but. L’usage de l’IA doit être guidé par des intentions éthiques claires et des objectifs bénéfiques pour la société. Cette approche souligne la responsabilité partagée des concepteurs, des décideurs et des utilisateurs de l’IA.

En Suisse, l’attente d’un cadre législatif spécifique autour de  l’IA se fait sentir. En tant que société civile, nous avons la responsabilité de faire entendre notre voix pour construire une IA au service de l’humain et non l’inverse.

Mes remerciements à Laura Tocmacov, Tim O’Hear (fondateurs d’ImpactIA) et Marc-Antoine Dilhac, professeur de philosophie de l’(Université de Montréal) ainsi qu’à toute l’équipe pour cette initiative et cette précieuse réfléxtion collective.

Retrouvez l’ensemble de nos article Inside

 

Recommandé pour vous